Garmin Vivofit

Le Vivofit de Garmin est un capteur d’activité fitness qui rejoint le Nike Fuelband SE, le Jawbone UP24, et le Samsung Gear Fit, pour en citer quelques-uns, dans la bataille pour une place à votre poignet. Cette marque Suisse n’est bien sûr pas une nouvelle venue dans le domaine des trackers, avec notamment le pack GPS Edge pour les ordinateurs de vélo ou pour les montres de course ForeRunner. Cette fois-ci  Garmin laisse de côté le GPS et se concentre sur le comptage des pas et une aide pour permettre aux gens d’accomplir des progrès par paliers dans leur vie de tous les jours. C’est un bon rapport qualité-prix avec juste 120€, bien qu’il y ait quelques inconvénients qui l’empêchent d’être le meilleur tracker fitness qui soit.

Test Garmin Vivofit

Design

Si vous espériez trouver un tracker fitness passe-muraille dans le Vivofit détrompez-vous: le bracelet élastique flexible qui supporte le capteur est bon marché et nous rappelle les bracelets Livestrong en plus large. Il est esthétiquement plus proche du Flex de Fitbit que du UP24 de Jawbone par exemple, utilisant même un fermoir semblable pour rester fixé au poignet.

Le Vivofit ne pèse que 25.5g, à peu près aussi léger que Le Jawbone UP24 (23g) et le plus petit des Nike Fuelband SE (27g). Deux versions de la bande élastique sont fournies dans la boîte, une fine (120-175mm) et une plus large (152-210mm), et elles peuvent être échangées avec des bracelets de différentes couleurs pour 30€ de plus l’une.

Un des plus grands avantages sur les autres trackers est qu’il n’y a nul besoin de l’enlever pour la douche ou la piscine: il est étanche jusqu’à 50m. Toutefois aucune fonction n’est dédiée à la nage pour vraiment mettre ce point en valeur et c’est bien dommage.

A cela s’ajoute l’affichage toujours allumé: large de 25.5mm pour 10mm de hauteur, c’est un simple affichage LED, donc pas vraiment le super écran tactile AMOLED du Gear Fit, mais c’est bien assez pour pouvoir voir vos infos d’un coup d’œil, et vous permet donc de ne pas vous référer sans cesse à l’écran de votre smartphone pour voir où vous en êtes. Enfin jusqu’à ce qu’il fasse nuit, Garmin n’ayant introduit aucun rétro-éclairage, sans aucun doute pour augmenter l’autonomie, mais en conséquence il est très dur de sortir pour une course en soirée, ou même pour mettre en marche le capteur d’activité nocturne sans avoir à tendre la main pour allumer votre lampe de chevet ou la lumière flash de votre smartphone.

Il y a un unique bouton à côté de l’écran pour naviguer à travers l’heure, la date, le compteur de pas, accomplis ou restants pour atteindre l’objectif, la distance totale et le nombre de calories brûlées. En gardant le bouton appuyé vous passez en mode veille, synchro ou pairing. Ce dernier clic permet de connecter un capteur de fréquence cardiaque Ant Plus posé sur votre poitrine pour ajouter un affichage du pouls et voir les zones de fréquence cardiaque. Le Vivofit peut être acheté dans un pack avec un capteur de fréquence cardiaque ANT Plus pour un prix global de 170€ environ, et n’est compatible qu’avec ceux-ci, donc aucune chance n’est laissée aux capteurs munis de Bluetooth Smart.

Dans la boîte vous trouverez deux élastiques de bracelet de la même couleur, un large l’autre fin, et le récepteur USB ANT Plus. Comme le récepteur inclut avec les trackers de Fitbit, c’est le moyen de faire le setup initial et de synchroniser les données, dans ce cas-ci à Garmin Express. Il est toutefois si petit qu’il est destiné à être oublié sur l’ordinateur d’un ami ou être perdu, les deux nous étant arrivés durant le test.

Le Vivofit est confortable au point qu’en le portant nuit et jour, et même après des exercices intenses nous n’avons pas subi d’irritation. Le fermoir par contre s’est montré plus fébrile, se détachant deux fois en deux occasions durant l’observation du sommeil.

Fonctions

Peu de choses à dire ici sinon que le Vivofit observe bien les mouvements. Il utilise un accéléromètre pour capter le mouvement comme ses concurrents. Il n’y a pas de GPS ce qui n’est pas vraiment une surprise considérant son tarif affiché. Ce qui est plus dommage est l’absence d’altimètre pour traquer les cotes où vous consommerez plus de calories. Vous pouvez cependant l’utiliser pour la course ou le vélo, mais pour cela il faudra entrer ces activités manuellement ou les importer à partir d’autres appareils de Garmin.

En plus du support ANT Plus pour la fréquence cardiaque il y a le Bluetooth pour synchroniser avec un smartphone, bien que cela doive être fait manuellement. Garmin n’indique pas la capacité de mémoire, mais le Vivofit peut conserver un mois de données. Ne l’ayant pas encore utilisé pendant un mois, il est difficile de dire si le Vivofit donne l’alerte lorsqu’il n’y a presque plus de place.

Le Vivofit a deux moyens originaux de vous motiver à aller de l’avant: le premier est la barre d’inactivité. C’est une ligne rouge qui apparait en haut de l’écran lorsque vous n’avez pas bougé pendant une heure. Plus longtemps vous n’avez pas bougé de votre bureau plus épaisse elle devient. C’est un peu l’analogue du “Win an hour” (gagner une heure) sur le Fuelband Se ou la possibilité de mettre une alarme d’inactivité sur le Jawbone UP24. Pour la remettre à zéro vous devez vous lever et bouger. Le problème est que c’est facile de passer outre, cela manque vraiment de vibrations ou autre moyen de vous faire sauter en action.

Les objectifs personnalisés sont bien plus efficaces pour vous pousser à l’action. Quand vous mettez en marche le Vivofit une première fois vous pouvez fixer un objectif de pas. Si vous atteignez votre objectif un jour, le Vivofit l’augmentera pour vous faire bouger plus, sinon il le baissera un peu. Au lieu de simplement compter les pas il va plus loin et vous permet de vous améliorer graduellement.

Les applis Garmin Express et Garmin Connect

Il y a deux moyens de synchroniser les données, le logiciel Garmin Express sur l’ordinateur, ou la plus utile appli Garmin Connect pour smartphone. Disponible sur Android et iOS gratuitement, Connect n’est pas tout récente, et a bénéficiée d’un relooking plus que nécessaire. C’est une plateforme moins souple que celle de Fitbit ou Jawbone où la seule assistance extérieure vient de MyFitnessPal.

Sur l’application smartphone vous aurez à synchroniser et inscrire votre Vivofit avant de pouvoir l’utiliser. A moins que vous n’ailliez déjà un compte Garmin Connect cela nécessite donc d’en créer un, donc d’entrer les informations usuelles comme poids et taille ainsi que les heures de sommeil et de lever habituelles. Une  fois sur le tableau de bord, similaire à celui de Fitbit, il est possible d’ajouter des onglets pour avoir toutes les informations que vous désirez à portée de clic.

Il y a une section communauté où vous pourrez trouver de nouveaux challenges, une newsfeed et un registre des connectés où vous pourrez trouver d’autres utilisateurs. Il y a aussi une fonction LiveTrack grâce à laquelle vous pouvez partager vos activités en temps réelle avec des “invités”. Tout ceci est très largement reproduit sur la version internet où vous pourrez aussi voir les badges virtuels gagnés, les challenges et des rapports supplémentaires d’activité journalière, hebdomadaire et mensuelle. C’est facile à naviguer, juste dur d’y mettre les infos parfois.

Performances

Avant même que vous puissiez commencer la synchro les problèmes commencent: on s’y est pris à plusieurs fois pour connecter le bracelet à un ordinateur avec Windows 8 en utilisant ANT Plus, et ça n’est pas vraiment plus facile avec l’appli pour smartphone. Vivofit ne s’est ni connecté ni synchronisé avec le Samsung Galaxy S5 que nous avions. On a eu plus de succès avec le Nexus 5. La synchro des données s’est fait toutefois parfois partiellement, et l’appli a même crashé plusieurs fois au milieu de l’opération.

En tant que compteur de pas il y a quelques irrégularités dans les données enregistrées mais c’est globalement cohérent. Comparé au Jawbone UP24 ou au Withings Pulse O2 le nombre de pas compté est plus élevé, peut-être parce que nous n’avons pas eu à enlever le Vivofit pour prendre une douche le matin ou après une course. Cependant le total de calories consommées, double de celui donné par le UP24 ou le Pulse 02 suggère fortement un sérieux problème dans ce domaine-là.

Passons maintenant en revue le capteur d’activité nocturne, qui est comme celui du Fuelband SE un peu superficiel et pas très utile: il ne vous donne pas une lecture de la qualité du sommeil mais juste un compte des mouvements effectués durant celui-ci. Comme les données au-dessus l’indiquent il y a des temps différents pour le temps de sommeil et le temps passé dans le lit. Le Jawbone UP24 et le Withings Pulse O2 fournissent des infos bien plus complètes que le simple graphe du Vivofit.

Si il y a bien une chose qui ne vous ennuiera pas sur le Vivofit, c’est la batterie: pas besoin de s’ennuyer à prendre avec soi un chargeur ou de recharger via une microUSB puisque la batterie est constituée de deux piles bouton CR1632, donnant au Vivofit une autonomie d’un an, ce qui est le double de celle du tracker Fitbit Zip qui a lui aussi ce type de batterie.

Alors, le Garmin Vivofit, on achète ?

Il y a deux très bonne raison d’acheter le Garmin Vivofit: l’écran et l’autonomie. Avec ça nul besoin de sortir constamment son téléphone pour checker sa progression, ou de voir le Vivofit s’éteindre en plein milieu d’un jogging. Un tracker fitness doit pouvoir agir utilement en arrière-plan, et le Vivofit le fait fort bien.

Bien que l’absence de rétro-éclairage soit très ennuyante, la frustration que l’on ressent à essayer de synchroniser ou d’uploader les données est le point noir du Vivofit. En tant que capteur d’activité censé vous motiver à aller plus loin, l’objectif personnalisé de pas est bien plus efficace que la barre d’inactivité, et c’est une possibilité que les autres trackers du marché n’offrent pas actuellement.

A 120€ c’est le même prix que le Fitbit Flex, et il n’y a pas grand-chose qui sépare les deux. Ils ont le même design élastique, résistant à l’eau avec les mêmes options de connections à un ordinateur ou une appli smartphone. Le Vivofit a plus de fonctions embarquées pour motiver l’utilisateur et peut être utilisé en tant que capteur de pouls, quand l’univers Fitbit offre un meilleur traitement des données et une plus grande facilité d’utilisation.

En tant qu’un des rares capteurs d’activité avec un affichage directe et une très longue autonomie, c’est la meilleure option disponible, le Samsung Gear Fit inclut. Si vous pouvez survivre sans l’écran le Jawbone UP24 donne un peu plus d’infos et un design plus attractif.