Samsung Gear Fit

Le Samsung Galaxy Gear Fit est un mixe entre un capteur d’activité fitness et une montre connectée, ce qui veut dire que vous pourrez entrer et contrôler vos activités quotidiennes, comme la marche ou le vélo, mais aussi rejeter les appels entrant ou changer de musique comme avec un smartphone.

Samsung coiffe au poteau Sony avec son Smartband et LG et son Lifeband et est le premier géant des techs à arriver sur le marché des trackers fitness, jusque-là dominé par les habituels Jawbone, Nike et autres Fitbit.

C’est sûr que c’est un des plus beaux trackers fitness, mais on a ici un cas classique d’une apparence soignée au dépend du contenu, visible dès que vous l’enfilez au poignet et commencez à l’utiliser.

Test Samsung Gear Fit

Design

La montre connectée Samsung d’origine, la Galaxy Gear, est selon beaucoup un des plus jolis produits que la marque coréenne est sorti ces dernières année, et heureusement le Gear Fit continue dans la même veine.

Ce qui ressort en premier est l’écran tactile incurvé AMOLED qui domine le design du Gear Fit. L’écran 1,84 pouce ridiculise le 1 pouce du Garmin Vivofit et l’écran non-tactile OLED du Fitbit Force.

Cela rend le Fit bien plus large comparé aux trackers comme le Jawbone UP24 et de fait plus proche en taille du Nike Fuelband SE. Il est également vraiment plus proche du design d’une montre que de celui d’un tracker, et les gens le remarqueront sûrement à votre poignet.

L’écran est monté de noir et d’argent, comme un pastiche des smartphones Galaxy de Samsung, et  n’est donc pas entièrement utilisé, bien qu’il en reste amplement pour fournir un grand nombre d’informations.

Sous l’écran et le soutenant se trouve un bracelet élastique analogue à celui du Gear 2 avec un légèrement différent motif en pointillé, que l’on peut échanger avec un autre bracelet de son choix simplement en appuyant au-dessus de l’écran. Ces autres bracelets sont toutefois à acheter en plus.

Le bracelet a en extérieur un fini assez lisse pour un design intérieur en rainures et un fermoir de métal fixé dessus. Comme le Fitbit, la petite tige métallique du fermoir va à peine dans les trous du bracelet, et avec l’écran bien plus grand la montre est tombée lorsque frôlant quelqu’un en passant.

Pour les points positifs, le Gear Fit est très résistant comptant que lorsqu’il a quitté notre poignet il est tombé par la rainure de l’ascenseur et nous a tout de même été rendu sans autre dégât qu’une petite rayure. Ce n’est pas un test habituel, mais le Gear Fit est reçu à l’examen du jet de l’ascenseur de Sportivity avec les honneurs.

Il y a juste un bouton pour allumer et éteindre l’écran sur le côté, et dessous se trouve le cardiofréquencemètre et la prise de charge. En effet il n’y a pas de prise USB insérée donc vous devrez vous brancher sur un petit module de recharge sur lequel on vient fixer le cable microUSB standard fourni, ce qui veut dire qu’il y aura plus de choses à emporter par rapport à certains concurrents.

La montre pèse 27g pour une épaisseur de 11.95mm et est étonnamment agréable à porter: aucun problème n’est advenu après un port continu nuit et jour d’une semaine. Même après un footing et des séances de gym le poignet ne devient pas tout collant, et aucune irritation non plus (grâce au bracelet hypoallergénique), telle que celles engendrées par le Fitbit Force pour n’en citer qu’un.

Un des plus grands inconvénients des tracker fitness est de ne pouvoir être porté en toutes circonstances, comme en extérieur, sous la douche ou même à la piscine. Le Gear Fit est certifié IP67 résistant à l’eau et à la poussière, ce qui indique une complète protection contre les poussières et une étanchéité de 30 minutes sous 1 mètre d’eau, comme le Galaxy S5. Nous l’avons pris à la douche et au bain, et il a survécu, avec toutefois des activations passagères de l’écran, des modes qui défilent sans être activés non plus.

L’un dans l’autre nous avons vraiment aimé le Gear Fit, qui bien que plus visible au poignet que bien d’autres capteurs d’activités, garde l’apparence élégante et branchée d’une montre. Vraiment une réussite en termes de design.

L’écran

L’écran tactile AMOLED a une définition de 432*128, ce qui ne semble pas bien grand, mais en tant qu’affichage OLED il a une excellente clarté et de bons contrastes. L’incurvation permet un bon maintien au poignet, mais aussi des reflets sous un plein soleil. Passer en mode extérieur augmente la luminosité au maximum pour 5 minutes avant un retour à la normale, et cela aide bien.

La réactivité est bonne sans être parfaite: quand vous naviguez à travers les pages tout va bien mais au milieu d’une course ou même d’une légère marche cela peut devenir une expérience frustrante, sélectionnant par exemple une nouvelle page au lieu d’ouvrir un menu.

Au départ notre principal reproche était l’absence d’ancrage vertical de l’écran pour des coups d’œil à l’écran plus naturels, et bien que ce problème ai été depuis réglé dans une update du logiciel c’est fort étonnant que Samsung n’y ait pas pensé dès la conception. C’est mieux maintenant, mais certaines choses, comme l’horloge qui semble écrasée et  des tirets dans les mots anciennement brisés comme “notifi-cations” au lieu de “notifications”, restent un peu confuses. Cela devrait s’en aucun doute s’améliorer avec les différentes mises à jour.

Fonctions

Que peut donc exactement faire le Gear Fit? Beaucoup. Un accéléromètre à 3 axes que l’on retrouve chez d’autres trackers comme le Jawbone UP24 ou le Nike Fuelband SE pour observer les déplacements ainsi qu’un gyroscope pour les mouvements. Le Bluetooth 4.0 est utilisé pour la connexion à un smartphone et permet une bien meilleure autonomie que les autres standards Bluetooth.

Samsung a choisi d’éviter l’alliance Android/TouchWiz qu’il utilise pour ses smartphones ou le nouveau système d’exploitation Tizen pour le nouveau Real-Time Operating System ou RTOS (ou système d’exploitation en temps réel). La raison derrière ce choix est que ce dernier système est bien plus simple, peut traiter les données plus rapidement et cherche à améliorer l’autonomie de la batterie.

L’interface s’accorde fort bien avec l’écran et héberge convenablement l’agencement simplifié des icônes. Vous avez le choix entre voir le contenu sur quatre pages principales ou d’étaler les icônes sur des pages séparées, mais dans les deux cas la navigation est simple.

La page d’accueil contient l’horloge et peut être personnalisée avec la progression du podomètre ou même 2 zones horaires. Sur la page suivante vous trouverez les notifications, avec les messages, les emails et autres, suivant ce que vous avez choisi d’activer sur l’appli Gear Fit Manager de votre smartphone connecté.

Quand un appel téléphonique ou un message vous parvient vous pourrez rejeter l’appel ou envoyer des réponses rapides du type “comment ça va?” ou “je vous rappelle plus tard”. Quand une appli tierce comme Twitter par exemple est activée, vous recevrez juste l’alerte de message, mais vous aurez à répondre sur votre smartphone.

Un lecteur audio est de plus installé pour changer de titre ou ajuster le volume sans que vous mettiez la main à la poche. Lors de l’allumage il affiche les infos que donne l’appli Google Play Music. Il fonctionne avec des applis tierces comme Spotify aussi, mais sans donner d’informations complémentaires sur l’artiste ou la chanson.

Dans le menus paramètres vous pouvez voir l’état de la batterie, les types d’horloges ou changer le fond d’écran. En descendant dans le menu on trouve les options d’affichage, du Bluetooth ou double-pression. La section affichage est importante puisque c’est là où vous pourrez modifier la luminosité, le laps de temps où l’écran reste allumé, la taille du texte ou faire tourner l’écran. Descendez encore et vous pourrez consulter vos infos de profil, de sécurité avec en option un code à quatre chiffres et une option reset si vous avez des problèmes avec le Gear Fit.

D’autres fonctionnalités comme le Find My Device qui permet de localiser le smartphone lié au Fit ou un chrono, une alarme ou le mode veille qui n’était pas inclut avant les mises-à -jour.

Enfin et surtout il y a toutes les fonctions les plus importantes, qui ont trait à l’activité. En premier vient le podomètre, qui est de niveau standard mais doit malheureusement être activé contrairement à ceux de la plupart des autres trackers. Ensuite vient la section d’exercices où le Samsung Gear Fit s’adapte pour la course, la marche, le vélo et la randonnée. Ces deux dernières activités nécessitent le GPS de votre smartphone, donc vous aurez besoin de l’emporter avec vous. Chaque section a un onglet pour l’historique des exercices donnant des détails sur les accomplissements passés et un tout petit graphe.

Le cardiofréquencemètre est une fonction qui distingue le Fit des autres trackers. C’est plutôt une technologie que l’on trouve d’habitude dans des capteurs posés sur la poitrine ou des montres de sport comme la miCoach Smart Run d’ Adidas. Il est monté dans le dessous du Fit et ajoute les données biométriques un peu comme le Withings Pulse O2 avec une LED verte clignotant contre votre poignet pour donner le rythme.

Le Fit contient donc la plupart des instruments des autres capteurs d’activité, bien qu’il lui manque un altimètre pour prendre en compte les escaliers ou les pentes comme le Fitbit One ou le Withings Pulse peuvent le faire.

Application S Health 3.0

En fait il y a deux applications que vous devez connaitre, mais l’appli S Health est la tentative de Samsung pour créer un écosystème qui ne soit pas seulement là pour classer les données mais également pour donner du sens à toutes ces informations. Avant même d’utiliser cette appli il vous faudra néanmoins d’abord installer l’appli Gear Fit Manager, qui vous permet de synchroniser le Fit, contrôler les notifications et les conditions d’accès. Un compte Samsung est nécessaire pour l’utiliser, ce qui nous conduit au point suivant qui est le support smartphone.

Samsung liste 17 appareils compatibles avec le Fit, remontant jusqu’au Galaxy S3 et incluant des tablettes comme la Galaxy Note Pro toujours chez Samsung. Si vous utilisez une autre marque sous Android comme HTC ou même un iPhone, pas de Fit pour vous, ce qui n’est pas vraiment une surprise bien qu’un peu décevant.

Une fois que vous avez synchronisé le Fit et votre smartphone avec le Bluetooth 4.0 il est temps de créer un profil (du classique, âge, poids, taille…) qui vous donne votre IMC conseillé (Indice de Masse Corporelle), une mesure du sur-(ou sous-)poids en fonction des informations renseignées.

Dans l’appli vous trouverez une interface claire et pratique avec des icônes indiquant les pas, les exercices ou un compteur de calories. En dessous se trouvent des raccourcis pour le podomètre, les exercices et les renvois vers les applis tierces supportées, actuellement peu nombreuses mais grandissantes.

Il y a un menu déroulant sur la gauche avec les mêmes options et la vue sur votre profil. Une fonction supplémentaire non inclue sur le Fit lui-même est le contrôle de l’alimentation, où vous pouvez entrer ce que vous avez mangé pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner ou en encas avec la possibilité d’importer les photos de vos repas et d’inclure des données nutritionnelles supplémentaires.

En tant qu’appli fitness, rien à redire sur l’interface amicale et le design soigné. Pour la partie capteur par contre, c’est une tout autre histoire.

Performances

Synchroniser le Gear Fit avec un Galaxy S5 a été facile, mais rapidement nous sommes arrivés devant des problèmes en testant le podomètre versus celui du Jawbone UP24. Le podomètre doit en effet être mis en route manuellement, et durant le premier jour de test il s’est mis en pause accidentellement, et on a du donc recommencer le test. Cela peut sembler anecdotique, mais c’est justement ce dont on ne devrait pas avoir à s’inquiéter lorsqu’on utilise un tracker comme celui-ci.

La précision n’était pas non plus tout de suite au rendez-vous. Un jour il a trouvé 11980 pas pour 515 calories brûlées quand l’Up24 indiquait 15571 pas et 785 calories. Elle s’est toutefois améliorée la semaine passant et les données étaient plus conformes entre les deux appareils.

Le problème plus inquiétant est la difficulté à transmettre les données au smartphone, et particulièrement sur l’appli S Health. Le transfert ne se fait pas automatiquement à moins que vous ne sélectionniez un transfert manuel ou à intervalles réguliers entre 3 heures et 24 heures. Trouver où les données vont est le problème: en cherchant dans la section podomètre et l’onglet de l’historique aucune donnée ne transparait et nous cherchons donc encore où les données sont stockées exactement.

L’observation d’une course en intérieur est étonnamment précise étant donné que le Fit n’utilise qu’un accéléromètre et un gyroscope et que les technologies de mouvement donnent d’habitude des résultats plus capricieux, mais quand vous prenez le Fit dehors et que vous le comparez à une montre GPS les inexactitudes sont un peu plus visibles.

Par exemple le Gear Fit a légèrement sous-estimé la distance courue comparé au TomTom Runner, qui a un GPS inclut de base (j’ai couru un marathon avec le Runner récemment et il a mesuré la distance parcourue sans erreur). Les non-coureurs ne comprendront peut-être pas l’importance de ce problème, mais quiconque s’entraine régulièrement saura comment de telles petites imprécisions peuvent faire une grande différence, surtout sur de longues distances.

Pour fonctions additionnelles on a la possibilité de fixer des objectifs de distance, de temps et de calories, mais surtout l’accès à un mode coaching. Là vous pouvez fixer une fréquence cardiaque maximum et un temps pour votre course, et quand vous pressez “Start” le Fit vibrera faiblement et vous dira d’”Accélérer” quand vous vous éloignez de votre but ou encore de “Garder le rythme”.

C’est une fonction très pratique et un bon moyen de vous garder motivé le long de votre course, néanmoins nous sommes sceptiques sur la précision du cardiofréquencemètre. En associant un capteur de poitrine sous Bluetooth à la montre de sport TomTom Runner on a trouvé une différence de 5 à 6 battements par minute, ce qui est de fait assez important.

Même en utilisant le capteur pour la fréquence cardiaque au repos, donc sans parler ou bouger, il faut au Fit plusieurs tentatives pour prendre une mesure, vous faisant le repositionner. Même comparé au Galaxy S5 et à la montre connectée Samsung Gear 2 il y a parfois des incohérences.

 Le mode capteur de sommeil n’était pas disponible quand nous avons reçu le modèle de test et même une fois ajouté il semble juste comme un raccord, surtout vu qu’il n’y a pas de place dans l’appli S Health pour voir les infos nocturnes. Pour le mettre en marche il faut appuyer le bouton d’enregistrement avant d’aller au lit et presser encore lorsque vous vous levez comme pour les autres trackers avec ce mode. Vous aurez comme résultat la durée de sommeil et quel pourcentage de ce sommeil est sans mouvement.

Ce ne sont pas là les données les plus excitantes, surtout quand on considère que l’UP24 de Jawbone et les trackers de Fitbit vous indiquent le sommeil profond ou léger et aussi combien de temps il vous faut pour sombrer.

Autonomie

Les choses ne s’améliorent guère ici. Le Gear Fit a une batterie de 210mAh, ce qui selon Samsung est suffisant pour 3 à 4 jours d’un usage intense ou 5 jours d’un usage plus reposé. Comparé aux autres trackers fitness comme le Fuelband SE et l’UP24 qui tiennent bien plus qu’une semaine ce n’est guère brillant. Même le Shine de Misfit, à moins de 120€ avec sa pile de montre, peut rester en route pour des mois.

En commençant le lundi après-midi avec une charge complète on a atteint la marque des 15% dans l’après-midi du mercredi, moment où le Fit nous a notifié de recharger. Et cela alors même que l’on avait désactivé l’activation automatique lors de mouvement et avec une luminosité de 4 sur une échelle de 6.

La charge ne prend que 2h donc nul besoin de patienter une éternité avant de le remettre au poignet, mais il vaut mieux garder l’adaptateur de charge à proximité avec une si basse autonomie.

Le Gear Fit de Samsung: à acheter?

Dans son état actuel il est très dur de recommander le Glaxy Gear Fit si vous êtes seulement préoccupés par les notions de performances sportives. Nous adorons le large et lumineux écran et le système RTOS qui le complète bien, le cardiofréquencemètre intégré pour les exercices et des fonctions sur le smartphone conforme à ce qui en est annoncé.

Malheureusement le matériel et les logiciels sont bourrés d’erreurs. Le cardiofréquencemètre semble peu précis et le fermoir n’inspire pas confiance. L’autonomie de la batterie est insuffisante et l’appli S Health désordonnée pour les transferts de données, aussi la compatibilité avec des applis tierces en point noir.

Quand vous prenez en compte les 190€ du Fit et ses achèvements comparés à ceux des leaders comme les trackers fitness UP24 de Jawbone ou le Fitbit Flex, l’écran aussi attirant soit-il ne suffit pas à acheter.

Espérons que les autres marques comme Sony ou LG aurons fait une étude plus complètes des écosystèmes et pas juste du design pour les lancements de leur Smartband et Lifeband Touch. Si vous devez vraiment acheter un bracelet capteur d’activité fitness prenez le Jawbone UP24. Il n’a peut-être pas d’écran mais il est agréable à porter, possède une bonne application et vous permet de bien utiliser les infos qu’il récolte.

Si d’un autre côté, vous cherchez juste à obtenir quelques informations et compléter parfaitement votre Smartphone Galaxy, le Samsung Gear Fit peut s’avérer très pratique.